Transcription - Allocution lors de la visite du président de la France, Emmanuel Macron
Allocution lors de la visite du président de la France, Emmanuel Macron
Bonjour, tout le monde. Bonjour, tout le monde.
Je suis très, très content de pouvoir recevoir mon ami Emmanuel, le président Macron, ici au Canada, mais particulièrement content de pouvoir l’accueillir ici, chez moi, à Montréal. On aura l’occasion de se revoir, d’ailleurs, dans une semaine au Sommet de la Francophonie à Paris. Et à travers des conversations comme celles qu’on a eues aujourd’hui, on voit à quel point les intérêts et les priorités de nos deux pays sont alignés.
Une de ces priorités dont on a parlé aujourd’hui, c’est le développement de l’intelligence artificielle. Depuis longtemps, le Canada et la France travaillent ensemble là-dessus, mais surtout sur le développement responsable de cette technologie. Et ça tombe bien : Montréal est déjà une plaque tournante du développement de l’intelligence artificielle responsable.
On fait énormément de progrès dans ce dossier. On a été le premier pays à se doter d’une stratégie nationale en IA. On est une référence mondiale en matière de recherche et de gouvernance, où on investit massivement pour aider nos universités. On a la plus grande concentration de startups en IA au monde, et les plus grandes sommités en IA sont ici. Montréal et Paris ont accueilli… aussi accueilli les deux premiers centres d’expertise ouverts dans le cadre du Partenariat mondial pour l’intelligence artificielle, qui rassemble maintenant 29 pays membres, 29 membres.
Le développement de l’intelligence artificielle a le potentiel de révolutionner nos économies, mais comme je le disais, il faut que ce développement soit fait de façon responsable. Dans les dernières semaines, j’ai d’ailleurs eu la chance de parler de tout ce potentiel et des dangers qui l’accompagnent avec Yoshua Bengio, un expert mondial en la matière qui est installé à Montréal depuis très longtemps.
L’intelligence artificielle continue de modifier fondamentalement le fonctionnement de nos sociétés et, pendant ce temps, nous devons veiller à ce que la population canadienne et la population française – et les gens du monde entier – tirent avantage de cette technologie, mais à l’intérieur d’un cadre responsable, un cadre dans lequel les technologies d’IA respectent la primauté du droit, les droits de la personne et les valeurs démocratiques. Si elle est développée avec soin, l’IA peut améliorer la productivité et réduire les inégalités. Cependant, on ne pourra y arriver que si l’on établit des politiques judicieuses en partenariat avec nos amis et nos alliés.
Le Canada et la France travaillent ensemble pour atteindre ces objectifs. On va poursuivre notre partenariat de plusieurs façons, comme le Sommet pour l’action en matière d’IA qui sera tenu en France en février; le prochain salon Viva Technology à Paris, où le Canada sera pays à l’honneur; des initiatives sur la sécurité en IA menées par l’Institut canadien de la sécurité et de l’intelligence artificielle; et le Centre national d’évaluation de l’IA français. Et, bien sûr, à nos présidences du G7, le Canada l’année prochaine et la France l’année d’après, où, il y a bien des années, on a lancé d’ailleurs le Partenariat mondial pour l’intelligence artificielle.
Le rythme de développement technologique, cela a aussi une influence sur un autre enjeu crucial pour nos deux pays : la défense et la sécurité. C’est pour cela qu’on va multiplier nos échanges pour améliorer nos réponses aux crises et aux conflits internationaux, aux tentatives d’ingérence étrangère, aux campagnes de désinformation et aux menaces de cybersécurité qui sont malheureusement de plus en plus nombreuses.
Cela commence, d’abord et avant tout, par la défense de l’Ukraine contre l’agression russe. C’est pourquoi la France et le Canada sont déterminés à travailler de concert pour aider à la formation des soldats ukrainiens, notamment les pilotes d’avion de chasse, aider l’Ukraine à se protéger contre les menaces de cybersécurité et fournir à l’Ukraine toute l’aide militaire dont elle a absolument besoin pour remporter cette guerre. Nous nous engageons également à travailler avec nos partenaires de la région indo-pacifique, qu’il s’agisse de coopérer à des analyses stratégiques et militaires ou de contribuer au déploiement de missions de patrouille conjointes.
Ensemble, on va contribuer à la stabilité et à la sécurité dans la région indo-pacifique, et assurer le respect du droit international et de la souveraineté des pays de la région. Bien sûr, le président et moi avons aussi abordé la situation au Proche-Orient, particulièrement les derniers développements au Liban. L’escalade des tensions qu’on voit aujourd’hui est dévastatrice. On demande à tous les partis de faire tout ce qui est possible pour protéger les populations civiles et permettre à l’aide humanitaire de se rendre à ceux qui en ont besoin. Je veux être clair : il faut absolument parvenir à un cessez-le-feu immédiatement.
Ces jours-ci, quand on aborde les questions de sécurité, on ne peut pas éviter le sujet des changements climatiques. La montée du niveau de la mer, le nombre croissant de catastrophes climatiques et le réchauffement de l’Arctique posent de nouveaux défis pour nos infrastructures et nos forces armées. C’est pour cela que le travail que le Canada et la France font là-dessus est aussi important. Nos deux pays sont parrains du Centre d’excellence OTAN pour le changement climatique et la sécurité, basé ici à Montréal. Et, alors que le Canada accroît sa présence dans l’Arctique, on va pouvoir compter sur le soutien de la France dans le cadre de l’Opération NANOOK, notre opération phare dans la région.
On s’adapte à cette nouvelle réalité climatique et, au même moment, on prend des mesures pour protéger l’environnement. Ensemble, on lutte contre la pollution des océans et les conséquences des changements climatiques.
Pour mieux protéger les océans, il faut mieux les comprendre. Alors, nos deux pays vont travailler ensemble pour approfondir nos connaissances et encourager l’innovation grâce à plusieurs partenariats. Je pense entre autres à celui entre Ifremer et l’Université Laval, l’Institut France-Québec pour la coopération scientifique en appui au secteur maritime, au partenariat entre Parcs Canada et l’Office français de la biodiversité, et à la plateforme franco-canadienne In2novation.
Le Canada et la France, les deux sont au front pour relever les défis auxquels on fait face ces jours-ci, aujourd’hui. En travaillant ensemble, on multiplie l’impact qu’on peut avoir sur la scène internationale. Et au-delà de l’amitié profonde entre le Canada et la France, les Canadiens et les Français, je peux aussi compter sur cette amitié que nous avons développée, Emmanuel et moi, au cours des dernières années, partagée dans notre engagement envers non seulement nos citoyens, mais le monde, dans des moments extrêmement difficiles. C’est un plaisir incroyable de pouvoir œuvrer à tes côtés pendant qu’on bâtit un monde meilleur pour tous. Merci, mon cher ami.