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Le premier ministre, Justin Trudeau, a terminé sa première visite officielle aux États-Unis, où il a rencontré le président Barack Obama le 10 mars 2016. La visite a permis au premier ministre Trudeau de renouveler la relation bilatérale avec notre plus proche voisin, partenaire et allié.

Voisins

Générer de la croissance

Le premier ministre Trudeau et le président Barack Obama ont célébré une profonde amitié de nation à nation fondée sur une coopération sans égal et plus de 25 ans de libre-échange.

Le Canada et les États-Unis sont depuis longtemps les plus importants partenaires commerciaux l’un de l’autre. Des biens et services d’une valeur plus de 2,4 milliards de dollars traversent la frontière chaque jour, illustrant à merveille la plus importante et mutuellement avantageuse relation commerciale du monde. Le commerce de biens et de services entre le Canada et les États-Unis a atteint 880 milliards de dollars en 2015. Les exportations canadiennes à destination des États-Unis ont été de 450 milliards de dollars, ce qui représente 72 p. 100 de l’ensemble des exportations du Canada. Au cours de la dernière décennie, la valeur totale en dollars du stock d’investissement direct étranger (IDE) des É.-U. au Canada s’est accrue de plus de 40 p. 100 pour se chiffrer à 360 milliards de dollars, représentant près de 50 p. 100 d’IDE au Canada en 2014.

Le premier ministre Trudeau et le président Obama ont souligné la nécessité de continuer à faciliter le commerce entre les deux pays afin d’accroître la compétitivité et la productivité et de soutenir nos réseaux de production intégrés au pays et à l’étranger. C’est pourquoi ils ont demandé à leurs ministres et fonctionnaires de se concentrer sur les principales politiques et questions commerciales dans le but mener à une croissance accrue pour nos entreprises et davantage d’emplois pour nos travailleurs. Ce faisant, les deux parties accéléreront les efforts en cours et, lorsqu’il sera pertinent de le faire, élaboreront de nouvelles initiatives sur un certain nombre d’enjeux comme la facilitation du commerce transfrontalier, le renforcement des avantages de la chaîne d’approvisionnement, l’innovation, et les conséquences en matière de cybersécurité pour les entreprises et le milieu commercial.

Le premier ministre Trudeau et le président Obama ont souligné leur intérêt à l’égard d’une entente à long terme concernant le bois d’œuvre. Les dirigeants se sont entendus pour que leurs ministres examinent intensivement toutes les options et qu’ils déposent, d’ici 100 jours, un rapport concernant les principaux éléments qui permettraient de dénouer cette question.

Le Canada se réjouit des modifications apportées récemment aux lois et règlements américains dans le but d’abroger l’obligation relative à l’étiquetage du pays d’origine pour le bœuf et le porc. Par conséquent, le Canada ne voit pas la nécessité de prendre des mesures commerciales dans ce domaine. Il est dans l’intérêt commun du Canada et des États-Unis de rétablir un marché nord-américain totalement intégré pour les bovins et les porcs offrant davantage de débouchés et d’avantages économiques aux éleveurs de part et d’autre de la frontière.

Le Canada et les É.-U. ont le but commun d’améliorer la prospérité partagée, de créer des emplois, de protéger les travailleurs et l’environnement ainsi que de promouvoir le développement économique durable. Conscients du fait que le Partenariat transpacifique, qui tisse des liens entre des pays qui représentent près de 40 pour cent du produit intérieur brut mondial, favoriserait l’atteinte de ces objectifs, le Canada et les É.-U. s’affairent à terminer leur processus national respectif.

Les deux leaders ont également souligné leur engagement à collaborer sur les problèmes de commerce mondiaux, y compris devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’APEC et dans le contexte des efforts du G20 visant à redynamiser le commerce et les investissements à l’échelle mondiale. Dans ce contexte, les deux pays appuieront également les travaux destinés à permettre une mise en œuvre efficace de l’Accord sur la facilitation des échanges et à aller de l’avant avec l’Accord sur les biens environnementaux en collaboration avec les autres membres de l’OMC.

Coopération sur les dossiers qui ont des incidences sur la frontière canado-américaine

Dans un contexte de sécurité de plus en plus complexe et difficile, le Canada and les États-Unis ont renouvelé leur engagement à accroître encore plus la coopération de longue date en ce qui concerne la frontière qui les sépare. Les deux pays sont déterminés à tirer parti des accords bilatéraux existants, en particulier en renforçant la coopération sur les mesures visant à garantir l’efficacité et la sécurité de la frontière.

Nous avons réaffirmé notre intention de faire entrer en vigueur l’Accord entre le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis d’Amérique relatif au précontrôle dans les domaines du transport terrestre, ferroviaire, maritime et aérien. Le Canada compte déposer un projet de loi au printemps 2016 pour la mise en œuvre de cet accord. Perpétuant une coopération en matière de précontrôle qui dure depuis plus de 60 ans, ce nouvel accord augmentera notre sécurité mutuelle et facilitera les déplacements transfrontaliers à faible risque dans tous les modes de transport. Nous avons donné notre approbation de principe pour étendre l’utilisation du précontrôle à l’aéroport Billy Bishop Toronto City, à l’aéroport international Jean Lesage de Québec, ainsi qu’au service ferroviaire à Montréal et à Vancouver. Les deux pays feront le nécessaire pour convertir des sites de pré‑inspection en Colombie-Britannique en sites entièrement consacrés au précontrôle. Nous examinerons également les conditions nécessaires au précontrôle des cargos et déterminerons des possibilités de mettre à l’essai cette approche..

De plus, nos deux pays ont convenu de créer un groupe de travail Canada-États-Unis pour faciliter les demandes de recours concernant le passage de la frontière, accroître la transparence, accélérer le traitement des plaintes, et simplifier les procédures entourant le retrait des listes de sécurité. Ces processus aideront à veiller à ce que l’information la plus exacte possible soit utilisée pour protéger à la fois le transport et la sécurité nationale, tout en minimisant les répercussions pour les gens qui voyagent.

Les deux pays mettront pleinement en œuvre un système permettant de communiquer des renseignements biographiques élémentaires aux postes frontières terrestres. Le système tirera parti du processus qui existe déjà pour les ressortissants de pays tiers et permettra au Canada et aux États‑Unis de renforcer la sécurité frontalière de manière efficace et responsable. Cela sera accompli en respectant nos cadres constitutionnels et juridiques respectifs et en protégeant le droit des citoyens à la vie privée.

Faire avancer la coopération en matière de réglementation

Le Canada et les États-Unis sont en train de prendre des mesures pour faire progresser et pour consolider la coopération en matière de réglementation entre les deux pays à l’avenir. La coopération en matière de réglementation promeut la croissance économique et offre des avantages aux consommateurs et aux entreprises.

La relation de production et de fabrication entre le Canada et les États-Unis est la plus intégrée au monde. Nous produisons collectivement, et nous sommes concurrentiels collectivement, ce qui fait de nous des partenaires qui naviguent dans un ensemble mondial de règlements de plus en plus complexes dans les autres pays et concernant les produits qui arrivent chez nous. Les consommateurs dans les deux pays désirent le même niveau de qualité et de sécurité en matière de produits, et les mêmes normes de protection de l’environnement. Regroupés, nos systèmes réglementaires sont la clé permettant d’atteindre les meilleurs résultats possible pour nous citoyens et nos entreprises.

Notre collaboration a débuté en 2011, et nous sommes maintenant prêts à passer au niveau supérieur. Les efforts visant à harmoniser les normes, qu’il s’agisse de celles régissant les réservoirs-citernes de pétrole brut ou la sécurité des véhicules motorisés en passant par les gilets de sauvetage et les produits chimiques en milieu de travail, ou à faire un examen commun des produits, des appareils médicaux et pharmaceutiques ainsi qu’une panoplie de produits de consommation, par exemple, les antidouleurs et les cosmétiques, et à collaborer relativement aux nouvelles technologies (solutions informatiques novatrices pour le déploiement de véhicules connectés et interopérables), ont généré, et continueront à générer, un éventail d’avantages pour les consommateurs et les entreprises.

Pour que les entreprises réussissent, nous devons collaborer et mieux harmoniser nos systèmes de réglementation. Les entreprises pourront alors éviter des dépenses inutiles et des procédures à répétition lorsqu’elles livrent leurs produits aux consommateurs et sur les marchés. Les consommateurs bénéficieront alors de ces mesures de réglementation collectives plus efficaces. À cette fin, le président Obama et le premier ministre Trudeau prennent des mesures afin d’améliorer la coopération en matière de réglementation et d’approfondir la relation qu’entretiennent nos deux pays. Ces mesures sont les suivantes :

  1. Confirmer l’engagement constant de la coopération en matière de réglementation par la formation d’un groupe mixte permanent de hauts fonctionnaires Canada–États‑Unis qui sera chargé de concevoir et de mettre en œuvre des initiatives réglementaires au Canada et aux États‑Unis et comptera, pour la première fois, des hauts fonctionnaires des ministères et départements responsables de la réglementation. Un secrétariat Canada–États‑Unis fournira des orientations stratégiques permanentes ainsi qu’une supervision centralisée pour les deux pays.
  1. Rassembler dans un groupe les entreprises, les consommateurs et les experts sur la collaboration en matière de réglementation pour mettre un accent permanent sur les retombées pour les consommateurs et l’industrie ainsi que sur les avancées relatives à la collaboration en matière de réglementation à l’échelle internationale. On pourra ainsi mettre un accent accru sur les retombées pour les consommateurs que peut générer la collaboration en matière de réglementation.
  1. Appeler les ministères, départements et organismes centraux à créer des initiatives ambitieuses à court et à moyen terme en rencontrant des représentants des deux pays au cours des prochains mois, à se pencher sur les commentaires des intervenants et à mettre en œuvre des plans de travail d’ici le début de l’été. Les représentants des départements et organismes se rencontreront par la suite tous les ans afin de mettre à jour ces plans et de cibler d’autres domaines pouvant faire l’objet d’une telle collaboration.

Développement responsable et durable dans l’Arctique

Le Canada et les États‑Unis sont de proches voisins arctiques unis par une histoire commune, leurs littoraux et leurs frontières. Les nouvelles collaborations dans l’Arctique offrent à nos deux grands pays l’occasion de renouveler leur partenariat afin de relever les défis et de saisir les vastes possibilités dans cette région. L’Arctique est au cœur de l’identité du Canada et une part essentielle de notre héritage collectif et de notre avenir. Il y a longtemps que le Canada s’est engagé à protéger l’environnement arctique et à assurer son développement durable, à la lumière des partenariats autochtones, au profit des résidents de l’Arctique et de l’ensemble des Canadiens. Pour ce faire, nous continuerons à mettre à profit les preuves scientifiques, ainsi que le savoir traditionnel et les connaissances locales des peuples autochtones, car ces données nous aident à comprendre les changements qui touchent l’Arctique. Nous nous sommes également engagés à approfondir notre compréhension de ces changements dans le cadre de nombreux partenariats avec les États‑Unis, notamment la collaboration de Savoir polaire Canada à l’Arctic-Boreal Vulnerability Experiment (ABoVE) [expérience concernant la vulnérabilité de la forêt boréale dans l’Arctique] de la NASA. Nous avons aujourd’hui annoncé notre engagement d’atteindre les objectifs établis pour les aires protégées actuelles et d’établir des objectifs ambitieux pour les prochaines générations en plus de créer une vision sur cent ans pour les oiseaux migrateurs.

Le développement durable de l’Arctique dépend également de l’élaboration des normes élevées pour la gestion du développement pétrolier et gazier, la navigation et la pêche dans les zones extracôtières. Il dépend également de la transition à des énergies de remplacement et renouvelables. Des groupes autochtones et d’autres habitants du Nord sont eux-mêmes au cœur du développement durable de l’Arctique et on portera une toute nouvelle attention à leur santé, notamment leur santé mentale, à l’acquisition de compétences et à l’éducation afin de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de leaders et de gardiens de l’Arctique. Le Canada se félicite du fait que le Conseil de l’Arctique, qui a été créé par la Déclaration d’Ottawa en 1996, va fêter son vingtième anniversaire. Nous continuerons de collaborer avec les États-Unis dans cette tribune importante. Le Canada s’engage à renouveler ses politiques et ses stratégies qui touchent l’Arctique en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les peuples autochtones, et les intervenants du Nord pour orienter nos actions et notre collaboration.

Tout aussi important que le soutien de la croissance socio-économique des peuples autochtones est la nécessité de respecter leurs droits à la gouvernance. Les peuples autochtones au Canada ont un droit inhérent à l’autonomie gouvernementale, qui leur permettra de mieux réussir sur le plan social et économique que ne leur a permis la gouvernance de l’État, comme la Loi sur les Indiens au Canada. L’autonomie gouvernementale est essentielle au processus de réconciliation que la Commission de vérité et réconciliation du Canada a examiné en profondeur pour continuer à rétablir ce qui a été détruit par de nombreuses décennies de politiques gouvernementales liées à la colonisation, à l’assimilation, et à la privation du pouvoir.

Partenaires

Le Canada sera l’hôte du Sommet des leaders nord-américains en 2016, et la date exacte sera choisie d’un commun accord par les trois pays.

Changement climatique

À la suite d’une réunion fructueuse des premiers ministres canadiens sur la croissance verte et le changement climatique, le Canada et les États-Unis ont établi un nouveau partenariat visant à offrir un leadership en vue de promouvoir la croissance verte et pour lutter contre le changement climatique. Nous signerons l’Accord de Paris le 22 avril 2016 et nous travaillerons ensemble pour réaliser sa pleine mise en œuvre. En 2016, nous nous engageons à mettre au point des stratégies de développement à faible émission de gaz à effet de serre à long terme pour le milieu du siècle, conformément à l’Accord de Paris. Le Canada et les États-Unis prendront une série de mesures concertées à l’échelle nationale et internationale permettant de réduire la pollution par le carbone, y compris la réduction, d’ici 2025, des émissions de méthane produites par l’industrie du gaz et du pétrole de 40 à 45 p. 100 sous les niveaux de 2012, la réduction progressive de l’utilisation et des émissions d’hydrocarbure fluoré (HCF) et la réduction des émissions des véhicules routiers. Nous travaillerons ensemble pour renforcer la sécurité énergétique de l’Amérique du Nord et pour accélérer le développement des technologies propres et de l’innovation technologique, notamment la mise au point et l’intégration de véhicules électriques.

La coopération dans les Amériques

Le Canada et les États-Unis continueront de collaborer étroitement pour favoriser la gouvernance démocratique en Haïti. En tant que partenaires d’Haïti et du peuple haïtien, les deux pays encouragent les acteurs politiques haïtiens à travailler ensemble afin que les élections législatives partielles et le second tour des élections présidentielles puissent avoir lieu le 24 avril 2016, comme prévu dans l’accord du 5 février. Les Haïtiens méritent de se faire entendre, de faire respecter leur vote, et d’être gouvernés par des dirigeants élus démocratiquement.

Par ailleurs, les Haïtiens méritent un environnement sécuritaire où ils peuvent vivre et s’épanouir sans crainte. Le Canada et les États-Unis ne cesseront leur collaboration visant à créer une force de police nationale disposant d’un effectif suffisant et formé pour assurer la sécurité, faire respecter les droits de la personne et rendre plus sûres les collectivités haïtiennes partout au pays.

Grâce aux efforts de la communauté internationale, et aux efforts accrus de la part des Haïtiens, la Police nationale d’Haïti a réalisé d’importants progrès depuis 2004. Il faut toutefois poursuivre ces efforts pour parvenir à un effectif de 15 000 policiers, qui est défini par le Conseil de sécurité des Nations Unies comme le minimum requis. Le Canada et les États-Unis ont déployé des policiers à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dans le but de contribuer à la formation et à l’encadrement de la police haïtienne.

Après plus de 50 ans de conflit, la Colombie progresse sur la voie de la paix. Depuis longtemps, le Canada et les États-Unis déploient des efforts de coopération dans le pays et sont prêts à soutenir la Colombie dans la mise en œuvre d’un accord de paix ultérieur. En particulier, le Canada a accepté de se joindre aux États-Unis et à la Norvège dans leurs efforts visant à développer un projet mondial de déminage pour la Colombie. Les mines terrestres tuent ou mutilent des milliers de personnes chaque année, bloquent les perspectives de croissance économique de la Colombie et limitent la capacité du gouvernement d’assurer la sécurité de ses citoyens. Des efforts internationaux sont nécessaires pour aider la Colombie à devenir exempte de mines terrestres et à honorer l’engagement qu’elle a pris en vertu de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel (la Convention d’Ottawa).

Solutions possibles à la crise mondiale des réfugiés

Le Canada et les États-Unis réaffirment l’importance de trouver des solutions durables pour les personnes déplacées. Les deux pays partagent des traditions humanitaires de longue date qui comprennent un engagement ferme à l’égard de la protection des réfugiés, en favorisant les efforts d’intégration locale, les possibilités de rapatriement et l’augmentation des places de réinstallation. Ensemble, les deux pays étudient le moyen d’approfondir cet engagement et de faire preuve de leadership, de mieux gérer le partage de responsabilités à l’échelle mondiale et de collaborer avec la communauté internationale pour répondre à des niveaux record de déplacements prolongés dans le monde entier. En leur qualité de deux des principaux donateurs de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de la planète, les deux pays reconnaissent l’importance de maintenir un juste équilibre entre les préoccupations en matière de migration, de sécurité, d’aide humanitaire et de développement. Dans le cadre de partenariats avec le HCR, les deux pays sont résolus à répondre aux besoins humanitaires et à mettre en place des solutions durables pour les réfugiés et d’autres personnes déplacées de force.

Le Canada examine les efforts déployés pour favoriser l’établissement de nouveaux objectifs mondiaux afin d’offrir des possibilités de réinstallation et d’admission humanitaire aux réfugiés. Pour ce faire, il s’appuiera sur les engagements concrets qu’il a pris dans le but de réagir à de telles crises de façon exhaustive, intégrée et durable, notamment en réinstallant 25 000 réfugiés syriens et en s’engageant à verser 1,1 milliard de dollars sur trois ans pour répondre aux besoins humanitaires et aux besoins de développement en Iraq et en Syrie, de même que dans la région environnante. Cette aide pluriannuelle permettra de financer des projets visant à s’attaquer aux vulnérabilités des réfugiés, à développer leur autonomie et à les intégrer dans les communautés d’accueil voisines, y compris au moyen de l’éducation et de possibilités d’emploi légales, ainsi qu’à renforcer la résilience des communautés d’accueil elles-mêmes.

Le Canada continuera d’explorer, et incite d’autres États à le faire, la possibilité d’augmenter les places de réinstallation et de trouver d’autres solutions qui offrent des voies de migration légales à toutes les populations déplacées ayant besoin de protection. On étudiera ces dossiers dans divers forums, y compris à la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur le partage au plan mondial des responsabilités par des voies d’admission des réfugiés syriens qui aura lieu le 30 mars 2016 à Genève. Dans cette optique, le Canada ne cessera de promouvoir les pratiques exemplaires et d’aider à renforcer la capacité des systèmes de réinstallation et d’octroi de l’asile d’autres pays.

Au Sommet humanitaire mondial à Istanbul en mai, le Canada s’efforcera de faire promouvoir l’objectif du Secrétaire général des Nations Unies de redynamiser notre engagement collectif envers l’humanité et de prendre des engagements concrets dans le cadre d’un plan d’action humanitaire tourné vers l’avenir. Il faudra entre autres renforcer la centralité de l’action humanitaire fondée sur des principes, la protection et le droit international humanitaire, et faire valoir l’importance d’adopter des approches nouvelles et novatrices à la lutte contre les situations humanitaires prolongées, y compris en ce qui concerne les personnes déplacées. Le Canada collaborera avec la communauté humanitaire pour donner suite aux recommandations du Groupe de haut niveau sur le financement de l’action humanitaire, notamment le soutien aux approches novatrices en matière de financement et les efforts concertés pour améliorer l’efficacité du système.

En outre, le Canada redoublera ses efforts de mobilisation et de défense des intérêts auprès de la communauté internationale pour aboutir à des engagements concrets après la séance plénière spéciale de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies qui se tiendra le 19 septembre 2016 et qui portera sur les grands mouvements de réfugiés et de migrants (New York). Le Canada est aussi très reconnaissant et se réjouit à l’idée de jouer un rôle clé lors du Sommet des dirigeants du président Obama sur les réfugiés le 19 septembre 2016.

Collaboration en matière de sécurité sanitaire mondiale

Le virus Zika s’est rapidement propagé dans la région des Amériques, et l’éclosion a mis en évidence la nécessité de soutenir des efforts déployés en vue de freiner la propagation du virus. On craint que le virus puisse contribuer à la hausse du taux de microcéphalie (taille de la tête anormalement petite chez les fœtus) et du syndrome Guillain-Barré, maladie rare au cours de laquelle le système immunitaire s’attaque au système nerveux périphérique. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que le virus Zika s’agit d’une urgence de santé publique de portée internationale à la lumière de la récente grappe de cas de microcéphalie et autres troubles neurologiques qui ont été signalés au Brésil. Le Canada et les États-Unis croient qu’un partenariat nord-américain solide visant à lutter contre le virus Zika favoriserait non seulement la protection de nos citoyens, mais aussi l’effort concerté considérable déployé avec nos voisins de l’Amérique latine et des Caraïbes.

À cette fin, le Canada et les États-Unis s’engagent à collaborer sur plusieurs fronts en vue de lutter contre le virus Zika et autres éclosions de maladies à transmission vectorielle dans la région, particulièrement en ce qui concerne les secteurs de surveillance et la capacité des laboratoires, l’échange d’échantillons envoyés aux laboratoires et l’élaboration de contre-mesures médicales, y compris le diagnostic. Dans le cadre de l’engagement du G7 et du Programme sécurité sanitaire mondial, les deux pays reconnaissent l’importance d’une mise en œuvre complète du Règlement sanitaire international dans l’hémisphère occidental visant à prévenir et à détecter la menace que pose le virus Zika et autres maladies émergentes, en plus de lutter contre ceux-ci.

De plus, les deux pays appuient l’avancement des efforts d’intervention d’ordre scientifique et de santé publique. Ils conviennent également d’affecter des scientifiques et des spécialistes de la santé publique pour soutenir les pays visés, comme il a été demandé, en réponse à la flambée du virus Zika et à l’éclosion d’autres maladies à transmission vectorielle. Par ailleurs, le Canada et les États-Unis s’engagent à favoriser une intervention efficiente et coordonnée ciblant le virus Zika grâce à un engagement accrue avec l’OMS, l’Organisation panaméricaine de la santé, l’Agence de santé publique des Caraïbes (CARPHA), des organisations non gouvernementales, des universités et des établissements de recherche. À titre d’exemple, le Canada a versé un million de dollars en réponse aux appels de l’Organisation mondiale de la Santé, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour lutter contre l’épidémie du virus Zika.

Le Canada et les États-Unis appuient fermement les efforts de réforme de l’OMS pour renforcer sa capacité de faire face à toute situation d’urgence ayant des conséquences sur la santé. Les deux pays reconnaissent également les graves menaces que représentent les maladies infectieuses pour la santé et la sécurité régionales, nationales et mondiales. Le Canada et les États-Unis se rappellent l’éclosion sans précédent de la maladie à virus Ebola en Afrique occidentale en 2014-2015 et s’engagent à prendre d’autres mesures pour atténuer la maladie à virus Ebola et d’autres menaces de maladies infectieuses en Afrique occidentale en 2016. De plus, les deux pays s’engagent à appuyer davantage les efforts visant à renforcer la capacité mondiale de prévenir et de détecter les menaces de maladies infectieuses, et d’y répondre, que celles-ci soient naturelles, délibérées ou accidentelles. Le Canada et les États-Unis expriment leur soutien au Programme de sécurité sanitaire mondiale (GHSA) et au Partenariat mondial contre les armes de destruction massive et matières connexes, car ils se sont révélés des outils importants pour renforcer la capacité mondiale de prévenir, de détecter et de signaler les épidémies de maladies infectieuses, chez les humains et les animaux, de se protéger contre celles-ci et d’intervenir face à celles‑ci, d’atténuer la souffrance humaine et la perte de vies humaines, et de réduire les répercussions sur l’économie et la sécurité.

Le Canada, par l’intermédiaire de son Programme de partenariat mondial (contre les armes de destruction massive et matières connexes), fournira jusqu’à 20 millions de dollars en 2016 en vue d’aider jusqu’à 15 pays à respecter leurs engagements dans le cadre du Programme de sécurité sanitaire mondiale. Ce programme portera, entre autres, sur le renforcement de la biosécurité pour les agents pathogènes dangereux et sur l’amélioration de la prévention des maladies et de la détection des capacités, ce qui permettra d’accroître la capacité mondiale de prévenir et de détecter les menaces de maladies infectieuses ainsi que d’y répondre rapidement, que ces maladies soient d’origine naturelle, causées de façon délibérée (p. ex. le bioterrorisme) ou accidentelles. En coordination avec les résultats escomptés du programme de Partenariat mondial, le Canada et les États-Unis coordonneront étroitement l’aide apportée aux pays prioritaires, notamment en encourageant et en appuyant l’élaboration de plans nationaux visant à atteindre les objectifs du Programme de sécurité sanitaire mondiale.

Le Canada et les États-Unis manifestent également leur volonté d’aider le gouvernement de la Jordanie à s’attaquer aux nombreux problèmes posés par la crise qui sévit actuellement en Syrie, notamment collaborant pour appuyer la mise en œuvre de toutes les séries de mesures du Programme de sécurité sanitaire mondiale en Jordanie.

Par ailleurs, le Canada reste résolu à mettre pleinement en œuvre le Règlement sanitaire international ce qui viendra compléter directement les objectifs du Programme de sécurité sanitaire mondiale et contribuer à leur réalisation et appuiera 13 pays et un programme régional à cet égard.

Donner aux adolescentes les moyens d’agir

On compte à l’heure actuelle plus de 500 millions d’adolescentes dans les pays en développement et ces dernières devraient pouvoir avoir l’occasion d’atteindre leur plein potentiel. Les investissements réalisés dans le secteur des services aux filles, en particulier parmi les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, pendant cette importante période de leur vie, ont des retombées cruciales sur leur vie, leur famille et leur collectivité. L’adolescence est un âge critique, cependant, de nombreuses jeunes filles ont de la difficulté à défendre leurs droits et se heurtent à un accès restreint à une éducation de qualité, aux soins de santé et à des occasions économiques, à la violence sexuelle et fondée sur le sexe ainsi qu’à des pratiques néfastes comme les mariages d’enfants, précoces et forcés. La pleine réalisation de leurs droits est essentielle à l’atteinte des objectifs de développement durable énoncé dans le Programme 2030.

Le Canada et les États-Unis reconnaissent l’importance de s’attaquer aux difficultés auxquelles se heurtent les adolescentes dans les pays en développement dans le cadre de notre stratégie de développement international. Nous continuerons de travailler ensemble, à harmoniser nos activités dans les pays en développement dans lesquels nous travaillons, à améliorer la base de données et à mettre en commun nos solutions. Ensemble, nous étudierons les occasions d’accroître la coordination des efforts que nous déployons pour appuyer l’autonomisation des adolescentes incluant la collaboration étroite avec les États-Unis dans le cadre d’un certain nombre d’organismes et de forums qui cherchent à faire tomber ces obstacles, comme le Partenariat mondial pour l’éducation et le partenariat Ensemble pour les filles.

Depuis 2013, le Canada a annoncé de nouveaux programmes ciblés de plus de 80 millions de dollars en vue de mettre un terme aux mariages d’enfants, précoces et forcés et d’aider les femmes et les filles qui sont déjà mariées, notamment par l’intermédiaire de l’UNICEF et du Fonds des Nations Unies pour la population. Le Canada et les États-Unis renforceront leur collaboration en vue de mettre fin aux mariages d’enfants, précoces et forcés, notamment en travaillant ensemble dans le cadre d’institutions multilatérales ainsi qu’avec des femmes, des filles et des dirigeants dans les pays où la prévalence est élevée en vue de promouvoir les lois, les politiques et les programmes qui s’attaquent aux causes et aux conséquences de cette pratique. Nous travaillerons donc ensemble pour assurer un appui répandu et interrégional à la résolution du problème des mariages d’enfants, précoces et forcés, mesure codirigée par le Canada et la Zambie dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies cet automne. Le Canada et les États-Unis détermineront également des occasions de s’attaquer à cette pratique dans les Amériques, où cette dernière sévit encore dans un certain nombre de collectivités.

Qui plus est, nous sommes conscients que les adolescentes doivent être en santé afin que nous réussissions collectivement la mise en œuvre et la réalisation des Objectifs de développement durable, comme indiqué dans le Programme 2030. Le Canada et les États-Unis accéléreront les mesures visant à répondre aux besoins des adolescentes en matière de santé, y compris leurs activités liées à la santé et aux droits en matière de sexualité et de reproduction ainsi qu’à la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants. Le leadership du Canada dans ce domaine se manifeste par un engagement de 3,5 milliards de dollars en faveur de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants de 2015 à 2020; de cette somme, 220 millions de dollars canadiens sont affectés au Mécanisme de financement mondial pour appuyer les objectifs du mouvement mondial « Chaque femme, chaque enfant » et de la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l’enfant.

L’aide au développement que le Canada fournie à la Tanzanie consiste à réduire la mortalité maternelle, à améliorer la qualité de l’éducation et à lutter contre la violence sexuelle et les pratiques néfastes, telles que les mariages d’enfants, précoces et forcés. De concert avec les États-Unis, nous étudierons la possibilité de renforcer la coordination des efforts visant à réduire les obstacles et à encourager l’autonomisation des adolescentes.

Sécurité alimentaire en Éthiopie

Le Canada et les États-Unis sont préoccupés par la sécheresse qui perdure en Éthiopie en raison du puissant effet El Niño, de sorte que plus de 10 millions de personnes nécessitent une aide alimentaire d’urgence, et que 400 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère. D’après les leçons tirées des sécheresses précédentes en Afrique orientale, le Canada a réagi rapidement à cette crise, en versant 35 millions de dollars en aide humanitaire pour répondre aux besoins urgents. Aussi, le Canada s’engage à trouver des solutions à long terme à l’insécurité alimentaire, sous forme notamment d’aide collective permanente offerte aux 8,2 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire par l’entremise du Programme de protection des moyens de production de l’Éthiopie.

Par ailleurs, le Canada et les États-Unis apportent toujours leur appui aux projets d’aide au développement qui augmenteront la productivité de l’agriculture éthiopienne et hausseront la résilience des ménages vulnérables effets des changements climatiques. À cet égard, les deux pays collaborent avec le Centre international d’amélioration du maïs et du blé afin de faciliter la mise au point et la distribution de variétés de maïs plus nutritives. Le Canada continue également de chercher des moyens de coopérer avec ses partenaires de développement de manière novatrice dans le but d’atténuer les effets de la sécheresse. Par exemple, le Canada a affecté plus de 19 millions de dollars pour devenir le principal donateur en créant le centre logistique humanitaire à Djibouti du Programme alimentaire mondial (PAM). Le centre est l’endroit par excellence où entrent les aliments en Éthiopie, et permettra au PAM d’assurer la répartition de l’aide humanitaire là où elle est la plus nécessaire. Le Canada continuera de suivre cette situation de près et apportera son appui en fonction des besoins.

Power Africa

Le Canada et les États-Unis sont déterminés à fournir de l’aide aux pays africains qui ont un accès limité à l’énergie renouvelable, conformément à l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables, aux Objectifs de développement durable sur l’énergie renouvelable et la lutte contre les changements climatiques, et aux engagements pris au G7 et à la COP21. Le Canada estime qu’il est important de profiter de partenariats et d’investissements pour avoir un impact maximal sur le déficit énergétique en Afrique. Le Canada est aussi reconnaît l’important travail qu’accomplissent les États-Unis à cet effet, grâce à leur initiative Power Africa. Les deux pays se sont entendus sur un protocole d’entente en vue de mieux coordonner leur engagement collectif visant à aider l’Afrique à accroître son accès à l’énergie renouvelable.

Alliés

Enjeux du cyberespace

Le Canada et les États-Unis ont un intérêt stratégique commun à ce que l’Internet demeure ouvert, interexploitable, fiable et sécuritaire étant donné son importance pour leur prospérité et leur sécurité collectives, de même que leur attachement à la démocratie et aux droits de la personne. Ainsi, les deux pays partagent un engagement à l’égard de la stabilité internationale dans le cyberespace, où la communauté internationale peut continuer de tirer profit de l’innovation et où les États ont avantage à collaborer dans la lutte contre les menaces communes et à éviter les confits. Pour atteindre ces objectifs, le Canada et les États-Unis continueront de travailler en étroite collaboration afin de confirmer au monde entier que le droit international s’applique au comportement des États dans le cyberespace, de promouvoir des normes volontaires en matière de comportement responsable des États dans le cyberespace, en temps de paix, de rehausser leurs efforts pour intervenir en cas d’incidents cybernétiques, et d’appuyer les travaux relatifs à ces enjeux au sein des organisations régionales et mondiales compétentes. Cet engagement se manifeste par leur approbation du rapport de consensus de 2015 du Groupe d’experts gouvernementaux des Nations Unies et de la déclaration du Sommet du G20 de 2015 appuyant les normes en matière de comportement des États dans le cyberespace. Le Canada et les États-Unis appuient sans réserve la Convention de Budapest sur la cybercriminalité, qu’ils considèrent comme le meilleur outil pour lutter contre la cybercriminalité à l’échelle internationale, car la Convention fournit une définition commune de la cybercriminalité, et ils incitent d’autres États à envisager de ratifier la Convention.

Le Canada et les États-Unis continueront à coopérer pour améliorer la sécurité des infrastructures essentielles, la gestion des incidents cybernétiques, la mobilisation et la communication d’information sur la cybersécurité avec le secteur privé, et la sensibilisation du public aux pratiques exemplaires en matière de cybersécurité. Pour appuyer cet effort, les deux pays vont continuer les programmes de construction d’une capacité en matière de cybersécurité qui sont en cours, notamment en soutenant les programmes de l’Organisation des États américains et le Forum mondial de la cyberexpertise. Le Canada et les États-Unis sont associés dans une nouvelle mesure de construction de capacité en matière de cybercriminalité afin de renforcer la cybersécurité et de lutter contre la cybercriminalité, en donnant des ateliers de formation régionaux pour les pays partenaires dans les Amériques. Cela leur permettra de participer davantage au Réseau 24/7 du G7, qui relie les points de contact des organismes d’application de la loi nationaux afin de lutter contre la criminalité de haute technologie.

Défense du continent

Le Canada et les États-Unis entretiennent depuis longtemps un partenariat dans le domaine de la défense qui repose sur des valeurs et des intérêts communs et sur un engagement conjoint pris en faveur de la défense de l’Amérique du Nord. Ces liens étroits transparaissent dans un vaste éventail d’institutions et d’accords bilatéraux, en particulier le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et la Commission permanente mixte de défense (CPMD).

Depuis 60 ans, le Canada et les États-Unis collaborent étroitement par l’intermédiaire du NORAD, ce qui en fait un élément essentiel à la défense nord-américaine et souligne l’efficacité de cet unique rapport de commandement binational. Les deux pays étudieront les différentes options pour s’assurer que le NORAD peut et va évoluer afin d’affronter les problèmes actuels et émergents. En guise d’éléments clés de cet effort, nous examinons la possibilité de renouveler le Système d’alerte du Nord (NWS).

Le Canada et les États-Unis entretiennent une vaste relation unique en ce qui concerne le matériel de défense – axée sur la gamme complète des sujets de coopération – allant de la production et de la logistique de défense, à la recherche et développement et aux activités de mise à l’essai et d’évaluation. Les accords sur lesquels s’appuie cette coopération concernant le matériel de défense ont servi à encourager la planification militaire intégrée, la coopération approfondie dans les domaines de la production de défense et le commerce.

La richesse des relations canado-américaines a également permis un dialogue stratégique permanent et une étroite collaboration dans le cadre de questions et de problèmes de défense et de sécurité mondiales, notamment par l’intermédiaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et plusieurs coalitions spéciales.

Les deux pays collaborent étroitement avec les autres partenaires de la coalition pour affaiblir et vaincre l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) en Irak et en Syrie. Le Canada reconnaît la valeur du leadership des États-Unis au sein de la coalition. Le Canada a récemment présenté sa contribution globale à la coalition. Cette contribution tire profit de l’expertise à valeur ajoutée du pays et comprend un investissement approximatif de 1,6 milliard de dollars sur trois ans pour l’aide humanitaire et au développement, de même que pour des activités de stabilisation, de sécurité, d’une aide militaire and training. Le Canada et les États‑Unis continueront leurs efforts visant à couper l’accès au financement pour l’EIIL, contrecarrer l’afflux de combattants terroristes étrangers, lutter contre la propagande de l’EIIL, et participer à d’autres efforts en matière de sécurité et de stabilisation.

L’étroite coopération entre le Canada et les États-Unis se reflète aussi dans notre participation de longue date à des campagnes de lutte contre le trafic de drogues illicites dans la mer des Caraïbes et dans l’est de l’océan Pacifique depuis 2006. En 2015, l’année où de telles opérations du Canada ont connu le plus de succès, environ 18,5 tonnes métriques de cocaïne et 3 tonnes métriques de marijuana ont été saisies ou la circulation a été perturbée.

Protéger l’Europe

Le Canada continue de coopérer étroitement avec les États-Unis en raison de l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, et pour appuyer les insurgés en Ukraine. Il considère que les accords de Minsk sont la seule voie possible vers la paix, c’est pourquoi il maintiendra la pression mise sur la Russie afin qu’elle mettre en œuvre ses engagements, notamment à l’aide de sanctions économiques. En coopération avec les États-Unis et d’autres partenaires et alliés, le Canada a imposé des sanctions contre 270 individus et entités russes et ukrainiens en raison du rôle respectif qu’ils jouent dans la crise de l’Ukraine.

Le Canada a aussi réservé plus de 700 millions de dollars d’aide financière pour l’Ukraine afin d’y mettre en œuvre des réformes visant à renforcer sa démocratie et le respect de la primauté du droit, et à favoriser la stabilité économique et la prospérité.

Le Canada et les États-Unis continuent d’appuyer le rôle joué par l’OSCE pour apaiser les tensions entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que dans le cadre de sa mission de surveillance spéciale en Ukraine. Le Canada a déployé environ 200 membres des Forces armées dans ce pays pour élaborer et offrir des formations militaires et de renforcement des capacités aux Forces ukrainiennes. Il continuera de coordonner les efforts en Ukraine à l’aide de deux entités : la Commission mixte multinationale, pour coordonner les demandes de l’Ukraine en matière d’aide liée à la sécurité, et le Joint Multinational Training Group-Ukraine, pour coordonner la formation militaire en Ukraine. De plus, les deux pays ont fourni beaucoup d’aide pour la réforme des forces policières en Ukraine.

Le Canada et les États-Unis prévoient améliorer leurs efforts communs afin d’appuyer le gouvernement de l’Ukraine pour renforcer la sécurité énergétique et répondre à ses besoins en matière d’énergie grâce à des efforts continus de planification de la résilience énergétique. Ils offriront aussi un appui général aux réformes énergétiques de l’Ukraine (réglementaires, fiscales, statistiques et stratégiques) pour aider à attirer des investissements dans le secteur des ressources naturelles, et des technologies de l’efficacité énergétique et des énergies propres de l’Ukraine.

Au printemps 2016, le Canada lancera de premiers efforts multilatéraux avec les États-Unis et l’Union européenne pour aider l’Ukraine à mettre en œuvre les réformes des données ouvertes et des sciences de la Terre qui favoriseront le futur des explorations et du développement des ressources naturelles, y compris des minéraux et des ressources énergétiques. Ce projet sera fondé sur de nombreuses missions de définition de la portée menées en Ukraine en 2014-2015.

Promouvoir un monde sûr

Le gouvernement du Canada a clairement exprimé son intention d’accroître la participation du Canada à l’éventail complet des opérations de paix multilatérales, car elles sont essentielles pour renforcer la paix et la sécurité internationales, et pour instaurer la stabilité dans les États touchés par un conflit. Notre pays apportera sa pierre à l’édifice par des contributions militaires et policières directes à l’avenir et par un nouveau soutien à la prévention des conflits, à la médiation et à la consolidation de la paix. À l’heure actuelle, il élabore sa stratégie pour concrétiser cet engagement, en consultation avec les Nations Unies et ses alliés proches, comme les États-Unis, ainsi qu’avec différents partenaires mondiaux et la société civile canadienne.

Cette stratégie donnera suite aux recommandations du rapport présenté en 2015 par le Groupe d’étude sur les opérations de maintien de la paix, mis sur pied par les Nations Unies, y compris la nécessité de se concentrer sur des approches actualisées du maintien de la paix. À cet égard, le gouvernement du Canada salue le rôle de leadership important du président Obama et de son gouvernement dans la promotion du soutien international aux opérations de paix des Nations Unies et à leur programme de réformes, mis en œuvre ces dernières années. Le Canada est fier de se joindre aux États-Unis et à d’autres pays afin de réaffirmer cet attachement renouvelé aux opérations de paix.

Le Canada reconnaît que des opérations de maintien de la paix constitueront une partie essentielle de la gamme d’actions nécessaires pour remédier à l’instabilité dans les régions les plus vulnérables du monde. Le Canada fera usage de toutes ses ressources internationales pour relever de manière intégrée tous ces défis, en fonction d’une analyse prudente de chaque situation. Parmi nos actions pourront figurer l’aide humanitaire, le développement à long terme, le renforcement de la capacité, les conseils relatifs à la gouvernance, la prévention des conflits, la formation des militaires, des civils et du personnel des organismes d’application de la loi, les interventions de contreterrorisme et les interventions militaires, lorsque cela sera nécessaire, avec nos alliés et partenaires.

La stratégie du Canada se fondera sur nos atouts nationaux et nos valeurs globales, y compris notre statut de pays multiculturel et bilingue, déterminé à promouvoir l’égalité des sexes. Ce trait de caractère typiquement canadien est au cœur de la manière dont nous jouerons notre rôle au 21e siècle et du travail que nous devons accomplir pour mieux comprendre les causes des conflits et y remédier, pour prévenir les troubles, pour stabiliser et renforcer les fondations afin de créer un avenir meilleur dans les pays fragiles et les pays touchés par la guerre. Nous examinerons comment nous pouvons aider les Nations Unies face au problème de l’exploitation et des agressions sexuelles dans les opérations de paix, et comment apporter un soutien dans d’autres domaines de la réforme des Nations Unies, notamment au regard des politiques et des structures de maintien de la paix.

Le Canada est prêt à mobiliser du personnel supplémentaire et d’autres moyens d’action pour les opérations onusiennes de maintien de la paix. À l’heure actuelle, nous menons une mission de reconnaissance pour mieux définir d’éventuelles contributions en Afrique. De même, nous examinons activement les meilleurs moyens d’aider la Colombie à mettre en œuvre son accord de paix historique, y compris par un soutien à la nouvelle Mission de surveillance de la paix des Nations Unies. Le Canada est également prêt à déployer des experts pour combler des postes là où des lacunes importantes ont été identifiées aux Nations Unies, en consultation avec ces dernières et en fonction de leurs besoins.

Le Canada et les États-Unis sont déterminés à poursuivre leur coopération en matière de sécurité nucléaire et à assurer la réussite du Sommet sur la sécurité nucléaire (SSN) de 2016, qui se tiendra à Washington à la fin du mois. Ils soulignent en outre l’importance de donner une nouvelle impulsion à l’action en faveur de la non‑prolifération et du désarmement nucléaires, et de lever l’impasse qui persiste dans les instances multilatérales chargées du désarmement. Témoignage de l’importance qu’ils attachent à la poursuite de ces efforts, ils réaffirment leur détermination à promouvoir la négociation d’un traité d’interdiction des matières fissiles en 2016. Même s’ils estiment que la Conférence du désarmement est l’enceinte qui convient le mieux à ces négociations, les deux pays croient que le lieu des négociations est moins important que la question elle-même. C’est ainsi que nous serons heureux de collaborer avec des partenaires pour réaliser des avancées importantes dans les discussions au cours des prochains mois.