Dans le Nord canadien, la montée du niveau de la mer et la fonte des glaces de mer provoquées par les changements climatiques menacent la vie, la culture et l'identité des Inuits ainsi que la survie des espèces dont ils dépendent. Le gouvernement du Canada agit pour relever ces défis et créer de nouvelles opportunités économiques pour les Inuits. Ainsi, nous dépassons également notre objectif qui consiste à protéger 10 % des zones marines et côtières du Canada d'ici 2020.
Le premier ministre Justin Trudeau, le premier ministre du Nunavut, Joe Savikataaq, et le président de l’Association inuite du Qikiqtani (AIQ), P.J. Akeeagok, ont annoncé aujourd'hui la première étape en vue de créer une nouvelle zone de protection à long terme dans le bassin de l’Extrême-Arctique du Canada, soit la zone de protection marine de Tuvaijuittuq. Grâce à une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits, les dirigeants ont également finalisé la création de l'aire marine nationale de conservation de Tallurutiup Imanga du Canada.
Ensemble, ces régions couvrent plus de 427 000 kilomètres carrés, soit une superficie plus grande que celle de Terre-Neuve-et-Labrador. Maintenant, près de 14 % des zones marines et côtières du Canada sont protégées. Nous avons dépassé notre objectif consistant à protéger 10 % des zones marines et côtières du Canada d'ici 2020.
L'Entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits appuie le travail que font les Inuits pour protéger les zones de Tallurutiup Imanga et de Tuvaijuittuq. Elle encouragera également le développement économique des communautés locales et créera des opportunités de formation et d'emploi, grâce à un investissement de 55 millions de dollars du gouvernement du Canada.
De plus, le gouvernement du Canada investit dans les infrastructures des communautés de la région de Tallurutiup Imanga. Ces investissements s’élèvent à environ 190 millions de dollars et s’étalent sur sept ans. Ces fonds permettront notamment la construction de ports et d'un centre de formation.
Le premier ministre a également souligné que le gouvernement s’engage à défendre la souveraineté canadienne dans l’Arctique. Le gouvernement a réalisé des investissements importants dans la Garde côtière canadienne et la Marine canadienne pour nous permettre de mieux défendre les intérêts du Canada.
Le gouvernement du Canada lutte contre les changements climatiques et veille à la vitalité de l'Arctique. Nous faisons avancer la réconciliation avec les peuples autochtones en reconnaissant leur relation unique avec les terres et les eaux traditionnelles ainsi que leur expertise dans la gestion de celles-ci. Nous continuerons de travailler de près avec les communautés inuites et nos partenaires du Nord pour déterminer la meilleure façon de protéger nos aires marines dans l’Arctique.
Citations
« Que ce soit sur la côte de l'Atlantique, de l'Arctique ou du Pacifique, nos communautés côtières sont parmi les premières à ressentir les effets des changements climatiques. Nous luttons contre les conséquences d’un climat changeant et protégeons les écosystèmes de plus en plus fragiles dans le Nord canadien. En protégeant ces zones vitales, nous protégeons l’environnement pour les générations futures, en plus d’appuyer l'autodétermination des Inuits en les aidant à préserver leurs pratiques culturelles, leurs langues et leurs coutumes. »
« Aujourd'hui, à l'occasion de la création officielle de Tallurutiup Imanga, le gouvernement du Nunavut participe à la célébration, au travail acharné et aux opportunités associées à cette annonce historique. La conservation, de pair avec un développement responsable et le potentiel économique de la région, changera la vie des habitants de l'Extrême-Arctique et assurera un héritage de prospérité et d’intendance. »
« L'annonce historique d'aujourd'hui est l'aboutissement de dizaines d’années d’efforts déployés par des dirigeants inuits visionnaires pour préserver nos eaux et la glace de mer. En protégeant Tallurutiup Imanga et en cherchant à obtenir une protection permanente pour Tuvaijuittuq, nous sauvons ces écosystèmes arctiques intacts et jetons les bases d'une économie de conservation dans des industries durables comme la pêche. Ces investissements dans l'emploi et l'infrastructure auront de profondes répercussions dans l'Extrême-Arctique et serviront d’exemple de ce qu’il est possible d’accomplir lorsque nous collaborons en tant que partenaires égaux dans un esprit de réconciliation. »
Faits saillants
- Aux termes de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut, une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits doit être négociée avec l’organisation inuite désignée avant l’établissement d’une aire protégée au Nunavut.
- Le 11 avril 2019, le gouvernement du Canada, le gouvernement du Nunavut et l'AIQ ont signé un protocole d'entente dans lequel ils s'engagent à explorer la possibilité de créer des zones de protection marine dans le bassin de l’Extrême‑Arctique ou Tuvaijuittuq, tout en appuyant la création d'une économie de conservation.
- Tuvaijuittuq signifie « là où la glace ne fond jamais » et fait référence à la zone située au large de la côte nord-ouest de l'île d'Ellesmere, au Nunavut, dans l'océan Arctique.
- Tuvaijuittuq est la dernière région de l’Arctique qui devrait conserver de la glace de mer tout au long de l’année jusqu'en 2050 au moins. Il s'agit d'une zone importante pour les espèces dépendantes de la glace qui revêtent une grande signification culturelle, comme les ours polaires, les morses et les phoques, étant donné l’amincissement de la glace de mer causé par les changements climatiques.
- L'aire marine nationale de conservation de Tallurutiup Imanga est la principale porte d'entrée de l'est vers le centre de l'Arctique pour un grand nombre de mammifères marins migrateurs. Elle constitue également un habitat de reproduction et d'alimentation pour les colonies d'oiseaux de mer.
- Le gouvernement du Canada, avec l'appui des gouvernements provinciaux et territoriaux, a signé et ratifié la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique en 1992. Il a depuis élaboré une stratégie nationale sur la biodiversité qui vise à conserver au moins 10 % des zones marines et côtières du Canada d'ici 2020.
- Le gouvernement du Canada a désigné plusieurs zones de protection marine dans l'Inuit Nunangat, y compris les zones de protection marine d’Anguniaqvia niqiqyuam et de Tarium Niryutait, dans les Territoires du Nord-Ouest, et les réserves nationales de faune Ninginganiq, Akpait, Qaqulluit et Nirjutiqavvik au Nunavut. Ces zones protègent une variété d'espèces de poissons, d'oiseaux de mer et de mammifères marins, y compris d'importantes concentrations de bélugas et de baleines boréales.
- Le Canada a mis en place des mesures de protection pour 13,81 % de ses zones marines et côtières, comparativement à environ 1 % il y a quatre ans. Depuis 2015, le Canada a désigné :
- 1 aire marine nationale de conservation
- 1 réserve nationale de faune en milieu marin
- 6 zones de protection marine
- 59 refuges marins
- L'aire marine nationale de conservation de Tallurutiup Imanga représente 1,9 % de ce total, alors que la zone de protection marine de Tuvaijuittuq en représente 5,55 %.
- En mai 2019, le gouvernement du Canada a modifié la Loi sur les océans pour renforcer la protection des écosystèmes marins au moyen de mesures de protection provisoires d'une durée maximale de cinq ans, jusqu'à ce que des mesures de protection soient désignées à long terme.